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Portraits- La renaissance

Portraits a été le projet fondateur d’une série d’autres dans ma vie.

Il est à la base même de la transformation que j’ai vécu au court des dernières années.

Ce serait mentir de dire que je ne m’en ennuyais pas.

Je dois être honnête: Si Portraits a pris  fin, ce n’était pas par manque d’intérêt ou de motivation, loin de là. J’ai immensément sous-estimé l’énergie et le temps que je devais investir afin de présenter des portraits. J’en suis venue à m’épuiser, à consacrer la majeure partie de mon temps libre à ce projet et mes relations en ont été affectées.

C’est que, voyez-vous, je passais de nombreuses heures à créer un lien avec les participants, échanger des courriels, prendre des rendez-vous, me rendre aux lieux de rencontres, préparer les séances photos, retoucher les photos, faire l’entrevue puis rentrer chez moi la réécouter et noter les mots clés, en faire un texte qui se tient, à publier. J’ai calculé, et c’était au minimum une douzaine d’heures de travail par billet publié. J’étais étudiante en plus de travailler à temps plein; je devais me faire une raison: c’était beaucoup trop et je peinais à garder la tête hors de l’eau.

J’ai alors compris que je m’étais embarquée dans un projet au-dessus de mes moyens, financiers et mental, et que le plaisir de créer s’assombrissait à cause de toutes les embûches qu’une telle organisation m’occasionnaient. C’est avec tristesse que tranquillement, mais sûrement, Portraits a émis un silence radio.

Il y a à peine quelques mois, je suis devenue totalement accro aux balados; TOUTES SORTES DE BALADOS! Et c’est récemment que l’évidence s’est pointé à ma porte: Portraits pourrait devenir une balado!

Out les séances photos, out la réécriture interminable des entrevues, leur mise en page, etc. Mon amoureux étant équipé d’un petit studio maison, l’aspect financier n’étant même pas en jeu, je n’avais même pas d’argument pour m’encourager à laisser tomber le projet. Je sais que ce projet a touché beaucoup de gens; j’ai reçu beaucoup de commentaires positifs de parfaits inconnus qui lisaient assidûment les billets.

Nouvelle image, nouvelles idées, nouvelle façon de faire, mais toujours aussi inspirant, Portraits sera de retour. Quand, où et comment? Je ne pourrais pas encore y répondre; je suis toute nouvelle dans la production de balado et je veux bien faire les choses avant de lancer les choses. Également, je dois trouver de nouveaux inspirants prêts à venir raconter leur histoire!

Restez à l’affût, j’ai très hâte de donner vie à cette renaissance.

 

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MARIE-HÉLÈNE

Je connais Marie-Hélène comme une jeune femme dynamique, positive, impliquée et déterminée. Sa joie de vivre et son sourire sont contagieux. Si tout semble lui réussir aujourd’hui, c’est qu’elle a su faire preuve d’une grande résilience et d’une force intérieure pour devenir la femme inspirante qu’elle est.

« À 13 ans, je perdais ma mère d’un foudroyant cancer et je perdais tous mes repères. Étant la seule fille à la maison avec deux frères aînés, j’ai dû devenir mature avant le temps. Mon père a refait sa vie par la suite et nous sommes déménagés dans une autre région. Je ne voulais pas, je lui en voulais et je n’avais pas de bons liens avec sa nouvelle copine. Quand je suis rentrée à l’université, je voulais être loin de ma famille donc je suis partie pour Québec et je suis tombée en débauche; jamais assez creuse, mais assez pour me faire du mal et en faire à des gens que j’aimais. J’ai toujours vécu avec une certaine culpabilité d’avoir blessé des gens qui m’aimaient.

Cette période de débauche m’a poussé à partir dans l’Ouest canadien, car j’étais au bout du rouleau, en pleine dépression. Je me suis dit que ce voyage allait m’aider à remettre les choses en place et à me remettre sur pied. Toutefois, j’ai tellement senti un rejet et une incompréhension d’une partie de ma famille et de l’homme qui comptait pour moi, mon père, que je ne voulais absolument pas revenir. Un ami rencontré là-bas m’a fait comprendre que je n’allais pas régler mes deuils par la fuite, en ne rentrant pas. Je ne voulais tellement pas me montrer vulnérable je ne voulais pas montrer que j’avais échoué une partie de ma vie. Je me suis toujours montrée forte même après le décès de ma mère que c’est maintenant rendu difficile pour moi d’avouer mes faiblesses. Si je suis encore en vie aujourd’hui, c’est grâce à l’un de mes frères qui m’a toujours soutenue et qui a compris ma détresse. J’ai suivi une thérapie…j’avais tellement manqué de modèles, d’amour dans les dernières années que mon estime était totalement à refaire. J’ai encore des liens difficiles avec mon père, j’ai tellement toujours l’impression de n’être jamais être assez bonne, alors je me défonce dans la vie. J’ai un super travail dans les communications, j’ai des projets et je réalise plein de défis stimulants. Je suis fière de moi et j’aimerais que mon père le soit aussi. 

Aujourd’hui, j’ai la chance d’être entourée d’amis extraordinaires et d’un copain merveilleux. Je suis choyée en ce sens et c’est précieux pour moi. Pour le moment, je ne veux pas d’enfant; pour moi, c’est trop fragile l’enfance et les décisions d’adultes peuvent avoir un impact tellement grand et destructeur sur eux. Maintenant  j’accepte mieux mon passé et je partage mes bonheurs et mes peines avec ces êtres magnifiques qui m’aiment et qui ont fait le choix d’être dans ma vie et moi, dans la leur. »

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Crédit photo: Album personnel de Marie-Hélène.