« J’ai vécu de belles choses cette année. Je suis fière de moi parce que j’ai été acceptée au Collège de Montréal. J’ai aussi été élue au conseil étudiant de mon école et je fais partie du journal étudiant. »
Une semaine après la tenue du premier événement en lien avec Portraits, je tenais à en parler.
D’abord, j’ai été sur un magnifique nuage durant les jours suivants (et le suis encore!) parce qu’en plus d’avoir reçu que de bons commentaires sur cette journée, j’ai été totalement touchée par la présence des gens et l’aide de plusieurs amis. Et, j’ajouterai bien humblement que j’ai été particulièrement fière de ma détermination qui m’a amenée à porter ce projet à sa réalisation,
Qu’on se le tienne pour dit: je n’ai jamais, au grand jamais, été le genre de personne qui menait ses projets à termes. Trop long, trop difficile, trop compliqué, trop de trucs à gérer, des coûts…blablabla. Vous avez vu d’ailleurs que les doutes ont été présents au début de l’automne. Suite à ça, j’ai eu tellement d’encouragements de la part de connaissances et même de parfaits inconnus que je me suis ressaisie. Quelques jours plus tard, j’ai eu l’idée de cet événement et j’ai tout simplement foncé sans me questionner. J’allais le faire, peu importe les situations hors de ma zone de confort que ça allait impliquer. Je n’ai même pas de mérite, c’était juste beaucoup trop passionnant pour que je m’arrête pour questionner tout ça. C’était ma première rencontre officielle avec la passion; bonjour, contente d’enfin te rencontrer!
Contacter des entreprises pour des commandites, je n’avais aucune idée comment faire ça. J’ai suivi mon intuition puis j’ai eu l’aide d’une amie entrepreneure. En moins de deux, je me suis retrouvée à avoir envoyé plus d’une vingtaine de demandes. C’était excitée comme une gamine que je lisais les réponses positives de plusieurs. Et même, oh magie, pour certains commanditaires, ce sont eux-mêmes qui se sont proposés.
Aide-toi et le ciel t’aidera, qu’ils disent?
Bref, tout ça pour dire que je suis plus que fière et reconnaissante pour toute l’aide que j’ai reçu pour cette journée et doublement touchée par la réponse positive des gens qui ont bravé le froid de novembre pour y participer. Je suis remplie de gratitude.Vraiment.
Pour moi, ça allait de soi qu’en lançant une plateforme sur le thème de l’inspiration, une vitrine sur l’humain résilient, déterminé et près de ses valeurs qu’un moment où à un autre, je devais et voudrais aller à la rencontre des lecteurs. Il y a une chose qui m’a déçue de l’événement de la semaine dernière et c’est que j’ai manqué de temps pour discuter avec les participants. Le concept des Portraits en rafale me demandant de faire du shooting photo, j’ai dû être à l’écart une bonne partie du temps pour y arriver.
En ce moment, j’ai des idées plein la tête et des offres d’événements en partenariat. Si tout fonctionne comme prévu, je pourrai vous offrir dès cet hiver un véritable événement inspirant…au chaud! Les portes s’ouvrent les unes après les autres et loin de moi l’idée de vouloir les fermer! J’ai également la tête pleine d’idées pour le printemps et l’été qui vient; des événements que vous ne voudrez pas manquer.Sky is the limit comme ils disent!
Je ne pensais pas être autant inspirée et créative dans ce projet. Ça m’allume au plus haut point. Je veux partager des moments avec les gens: les lecteurs, les inspirés, les inspirants… Je veux créer des rencontres déterminantes, des événements à fort potentiel inspirant et ne pas me mettre de limites ou de freins pour les réaliser. Pour ceux qui trouvent que je m’emballe beaucoup trop pour un simple blogue, je vous invite fortement à venir passer une journée d’entrevues avec moi, une journée de brainstorm d’idées et de projets et je vous mets au défi de ne pas sentir une once d’étincelle vous illuminer à la fin de votre journée (c’est une vraie invitation, soit dit en passant!).
Ce premier événement me permet de tirer des conclusions et de faire un bilan pour les prochaines étapes. Je veux et vais poursuivre les Portraits en rafale, mais je veux améliorer le concept. Je veux vous rencontrer, je veux que vous sortiez inspirés et habités d’une énergie créatrice de ces rencontres.
Si Portraits me permet de flotter sur un nuage, je compte bien vous y faire de la place pour que vous en profitiez aussi
Je me sens vide, aigrie, désabusée, totalement épuisée. Je ne sens plus aucune motivation au travail ni ailleurs. Je n’ai plus l’impression de me soucier de mes clients (je suis intervenante en santé mentale!). J’ai seulement envie de m’engueuler avec tout le monde.
L’ambiance générale est lourde, mon humeur atroce n’aide en rien, ma mauvaise foi non plus. J’essaie de voir le bout, alors que je ne vois même pas la fin de mes journées. Je me cherche, je n’arrive à rien. Je me sens comme une fille qui a joué un rôle toute sa vie, une fille qui vient de retirer son costume de scène pour la première fois et qui ne sait pas qui elle est en dehors de ce personnage. Je suis fatiguée. Je n’ai pas envie de voir personne et je ne sais pas trop pourquoi. Un mélange de honte et de nonchalance me prend d’assaut. Je regarde la fille sans masque dans le miroir, je ne la connais pas. J’ai l’impression que ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin sont à des milles de distance. Et même si elle pense savoir ce dont elle a besoin, elle ne sait même pas comment se rendre là.
Un matin calme de décembre, c’est la crise. Ça explose. Ça déborde de partout. C’est trop. Je quitte le travail alors que je venais d’y arriver. Après des heures d’attentes, un homme en sarrau blanc me remet un tas de papier et me dit : trouble de l’adaptation. J’ai 32 ans, c’est mon deuxième. Déjà.
Les premiers jours, le divan est mon seul compagnon, le seul que j’endure du moins. Films et émissions insipides du matin au soir. Cheveux gommés, migraine et douleurs physiques incommodantes présentes tout le temps. Je ne veux rien et je veux tout. Je ne m’endure pas moi-même, tellement que je m’auto-sacrerais une gifle en pleine tronche. Je me dégoûte, je ne me comprends pas. Une fille que j’admire et qui tient un site web sur le mieux-être se cherche des gens pour leur faire des traitements d’hypnose. Elle suit une formation en hypnothérapie et elle a besoin de se pratiquer. Je la trouve lumineuse et fascinante cette fille-là, j’ai besoin d’une lumière comme celle-là pour m’aider à me relever. La mienne est brûlée depuis longtemps.
S’ensuit une série de rencontres qui m’amènent à m’exercer à gérer mon anxiété, à guérir des blessures du passé et des vieux patterns acquis à l’enfance, à travailler sur ma confiance et mon estime de moi, à apprendre à lâcher prise et à ne plus me soucier de l’opinion des autres. Cette amie me parle de livres qui l’ont aidée, elle m’en prête, je prends notes des titres des autres, je les achète. Je consulte aussi une psy, parce que t’sais…
Au fil du temps, je m’installe un coin à méditation chez moi. Je lis sur le sujet, ainsi que sur l’alimentation vivante, le bouddhisme, l’ayurvéda, je participe à une retraite de yoga, je deviens principalement végétarienne… Je retourne au travail. Je vais mieux, beaucoup mieux, mais je sais que quelque chose de plus grand m’attend. En fait, il faut que quelque chose d’autre m’attende. Ma vie ne peut être que ça, c’est pas assez. J’ai trop de passions non stimulées en ce moment; dont l’écriture et la photographie, trop de buts, d’intérêts, de rêves, d’endroits où aller, de choses à essayer… Je ne peux me contenter de faire un seul et même travail toute ma vie, j’ai trop d’aspects à stimuler. Je viens enfin de comprendre ça. Je viens surtout de comprendre qu’il faut surtout passer à l’action après avoir compris ça. Le passage à l’action aussi connue comme l’étape où je me rends jamais.
En fait, le trouble de l’adaptation est un cadeau; empoisonné, mais tout de même un cadeau. C’est toute ma vie qui me crie d’arrêter et de me regarder enfin, pour de bon. En fait, ma voix me crie d’arrêter depuis longtemps, mais il y avait un bouton « mute » en service permanent. Mon système vient de lâcher, le « mute » ne marche plus. Ça crie fort. Je me demande comment j’ai réussi à taire ce cri là pendant des années. Ce cri là que j’entends maintenant, il veut que je m’arrête pour réévaluer les chemins que j’ai choisi. M’arrêter pour nettoyer les saloperies que mon cerveau a accepté comme des vérités, comme mes désirs alors qu’ils ne m’appartiennent aucunement.
Je me sens renaître, littéralement. Je ne reconnais plus certaines de mes façons de penser totalement transformées par l’hypnose. C’est magique! J’ai des frissons tellement je me sens excitée et fascinée. Je n’en veux plus à un tas de gens grâce à des histoires réglées par une régression que mon amie m’a fait faire en hypnose. Je comprends un tas de choses que je n’avais pas compris avant. Je sais pas trop comment expliquer cette nouvelle compréhension à vive allure. Comme si on m’avait permis d’apprendre des leçons sans d’abord faire les devoirs. Je sens mon état mental se modifier grâce aux changements que je fais dans mon mode de vie, grâce aux lectures, aux méditations, aux visualisations, aux histoires inspirantes que je lis, que j’entends.
Avant, je n’avais pas la vie que je voulais et je n’ai rien fait pour changer ça. Quand on saisit tout ça, on ne peut plus reculer… on ne veut plus reculer. J’ai rempli ma boîte à outils durant de nombreux mois, il en manque encore, il en manquera toujours certains, mais les principaux sont là. Il s’agit simplement d’avoir la confiance de les manier ou du moins, d’apprendre à les utiliser petit à petit.
Et puis, j’apprends à voir la beauté des gens, à focuser là-dessus avant de voir les défauts, ce qui est plutôt contraire à mes habitudes. Je réalise à quel point il y a des gens extraordinaires dans mon entourage, des gens qui me donnent une dose de motivation pour ma propre vie par leurs actions et réussites. Des gens résilients, qui en ont bavé et qui gardent la tête haute. Des gens que je n’envie plus, mais plutôt de qui je veux m’inspirer. Puis, je comprends que les gens heureux veulent rendre les autres heureux à leur tour. Les véritables gens heureux ne se nourrissent pas du malheur des autres, ils tendent la main aux malheureux pour leur transmettre leur richesse sans prix. Ils ne regardent de haut que s’ils tendent la main aux autres pour les aider monter la pente à leur niveau. Ils sont d’une immense générosité, d’une écoute incroyable, d’une présence si lumineuse qu’ils réchauffent tout autour. Ces gens-là doivent être connus. On se doit de les faire connaître aux autres, à ceux qui sont en quête comme moi, à ceux qui se sentent vides, à ceux qui ont besoin d’un coup de pouce pour surmonter une dure épreuve. Ce serait si égoïste de garder ces gens-là pour moi toute seule.
Je me rends compte qu’en allant bien, on a envie de créer, de stimuler nos passions, de les faire vivre. Je m’ennuie tant de la photo et de l’écriture. Il faudrait bien que je me trouve un projet en lien avec tout ça…
Ses devises : « Demandez, donnez et vous recevrez », « But+Plan+Action=Succès! »
L’art, c’est sa vie. Ça tombe bien, c’est aussi son talent ultime. Si le dessin a pu lui amener une certaine résilience, c’est toutefois sa détermination qui a amené Pamela à se dépasser.
L’artiste peintre, illustratrice et entrepreneure en est à sa quatrième année d’études à Concordia pour devenir enseignante en arts plastique. Elle est la première surprise de s’être rendue jusque-là.
« À l’adolescence, j’habitais un petit village où j’étais victime d’intimidation. J’ai toujours été bonne et attirée par l’art et je me valorisais à travers ça. Ça me permettait d’être seule, dans ma bulle. J’ai ensuite fait des cours de théâtre qui m’ont permis de me débloquer. Suite à ça, j’ai changé pour le tout, je suis devenue une créative hyperactive. Durant mon secondaire, je me suis mise à créer des cartes de Noël pour faire des sous. »
Illustration signée Paméla
Quelques années plus tard, elle obtient son DEC en arts du Cégep de St-Jean-sur-le-Richelieu et elle déménage à Montréal où elle décrit avoir vécu des années de débauche.
« Autant je n’avais aucun succès auprès des gars dans mon petit village, autant qu’à Montréal, ça a explosé! Il n’en fallait pas plus pour que je parte sur une dérape assez intense! »
À 25 ans, la montréalaise d’adoption tombe enceinte de son copain des quatre derniers mois.
« Autant ce n’était pas prévu, autant ma grossesse m’a sauvée la vie. Je n’aurais peut-être pas survécu si j’avais continué le même rythme de vie que j’avais. J’étais sur l’aide sociale, je n’allais pas bien. J’étais déprimée, j’avais perdu mes repères et j’étais désorganisée. Je reconnaissais mon talent artistique, mais je n’arrivais pas à faire quoi que ce soit avec. À ce moment-là, je ne savais pas encore que j’avais un TDAH (trouble de déficit d’attention avec hyperactivité). »
Durant sa grossesse, Paméla a un suivi psychiatrique et compte sur l’aide inestimable d’organismes dont la Fondation OLO et le CLSC Ahuntsic qui l’ont aidée à se rebâtir une valorisation.
« De l’aide, c’est difficile à obtenir, mais le jour où tu as un enfant, crois-moi, t’es rapidement aidée. Ma fille m’a amenée à me mettre en action, à aller chercher l’aide pour me reprendre en main.»
Alors que les choses ne se passent pas bien avec son conjoint, Paméla entreprend de se séparer ce celui-ci et d’élever seule sa fille. Par la suite, elle emménage dans un HLM sur le plateau Mont-Royal. Quartier de haute créativité, l’envie de s’en imprégner la regagne intensément. Un peu plus tard, elle rencontre un nouvel amoureux qui l’aide à faire ressortir sa créativité.
« Je voulais être un exemple pour mon enfant alors il n’était pas question que je demeure sur l’aide sociale. J’ai fait des recherches puis je me suis inscrite à un cours en entrepreneuriat. J’ai ensuite monté un projet de cartes de souhaits. J’ai alors trouvé un arrangement avec mes amis et ma famille pour amasser des fonds pour partir mon projet. Disons que je suis très bien entourée.»
Elle se présente ensuite au SAJE (organisme de soutien aux jeunes entrepreneurs). Elle y arrive préparée et elle leur présente un plan d’affaires détaillé.
«J’ai été acceptée. J’avais donc un an de fonds de leur part pour monter et partir mon entreprise. Ils supportent les jeunes entrepreneurs pour se lancer. Ça m’a donné les outils nécessaires pour me partir. Pinkpam est ensuite né! »
Avec une partenaire, elle loue ensuite un atelier au Chat des Artistes sur la rue Parthenais et lance une nouvelle collection de cartes pour 2009-2010. Elle se retrouve avec plus de trente points de vente pour ses cartes de souhaits et elle s’occupe de tout de A à Z : du marketing, à l’illustration, à la production, à l’emballage et la livraison. En 2010, elle a son kiosque au Salon du cadeau qui lui donne une superbe visibilité. Impressionnée par sa détermination, une femme rencontrée dans le cadre de ses démarches de lancement d’entreprise lui offre une magnifique opportunité : donner des conférences sur son cheminement dans des écoles et dans des centres jeunesse-emploi.
« J’offrais mon témoignage sur le fait qu’on peut se sortir de l’aide sociale. C’est tout à fait possible.»
Il est toutefois assuré que le passage entre être prestataire de l’aide sociale et entrepreneure ne se fait pas sans travail acharné.
« J’ai dû développer un « minding » de business. Il ne s’agit pas juste d’être une artiste, il s’agit d’apprendre à se faire connaître, à se donner de la visibilité. Ça te fait acquérir des notions de marketing, de publicité, de communications… Ça m’a appris à m’organiser aussi. Avant j’étais une bordélique autant dans ma tête que chez moi. Ça fait progresser toute ta vie, pas juste l’aspect professionnel. Maintenant aussi, j’ose demander de l’aide; je réalise que très souvent, tu n’as qu’à demander pour obtenir. Il faut passer à l’action et accepter d’être vulnérable là-dedans. Je ne baisse plus les bras, j’accepte que ça ne soit pas toujours facile. »
Lucide, Paméla est bien consciente que tout ça soit possible également parce qu’elle a accepté qu’elle avait un diagnostic et qu’elle a compris qu’elle avait besoin d’être traitée pour ça.
« Rien ne fonctionnait pour me partir en affaires au tout début, je vivais plein d’échecs et jamais de succès. J’étais désorientée parce que non-traitée. Quand le diagnostic de TDAH est sorti, j’ai accepté de prendre la médication et aujourd’hui, je sais plus que jamais que je ne pourrais vivre sans la prendre et sans utiliser les outils que j’ai appris à développer et mettre en place.
La présence et le soutien de l’entourage est primordial, mais parfois, lorsque nous avons une vision bien précise de ce que nous désirons, il est possible que les gens autour de nous questionnent nos actions.
« Mon entourage se demandait pourquoi je me cassais la tête à me partir en business quand je pouvais simplement me trouver une job. Je ne pouvais pas. Le 9 à 5, très peu pour moi. Je ne peux pas fonctionner dans un travail avec des patrons. La seule chose qui me restait, c’était l’art. Je ne me voyais pas faire autre chose. Quand tu te bases sur ce en quoi tu es bon et que tu focuses là-dessus, quand tu mets du temps, de l’énergie, tu peux juste réussir. »
Il faut dire que Paméla est une personne qui s’est toujours mise en action pour aller trouver les outils, l’aide et le soutien nécessaire pour arriver à ses fins. Une qualité déterminante dans le succès de nos entreprises.
« Je suis allée chercher l’aide de tous les organismes en soutien à l’entrepreneuriat de Montréal. Je me suis dit : plus je vais avoir d’informations sur le sujet, plus je vais avoir de chances! Je n’étais pas douée pour la comptabilité et la gestion, mais je ne suis pas restée assise à me dire que ça ne marcherait pas. Y’a plein de ressources gratuites, principalement à Montréal. C’est faux qu’il n’y a pas d’aide. Il faut chercher et aller cogner aux portes. L’aide est présente.Ceux qui vont te dire que tes affaires ne marcheront pas, ils veulent te protéger pour ne pas que tu te plantes, ils ont peur pour toi. Ça ne part pas d’une mauvaise intention, mais souvent parce qu’eux-mêmes leurs affaires n’ont pas fonctionné. Moi, je me dis que je me la péterai la gueule au pire, mais je vais avoir essayé du mieux que je peux. Je ne suis pas quelqu’un qui attend que les choses se passent, je dois être dans l’action. Tu as beau te faire plein de projets, si tu ne mets rien en action, ça ne marchera pas. Il ne faut jamais s’arrêter après le premier « non », ni le deuxième ou le troisième. Il faut simplement s’attendre aux embûches. »
Et le rapport avec l’argent après s’être sortie de l’aide sociale depuis plus de sept ans?
« Tu obtiens des outils de ton passé difficile, il faut voir ça comme une chance. Avec mon histoire vient des ressources qui font que j’arrive à fonctionner aujourd’hui. D’autres qui ont vécu moins d’épreuves n’ont peut-être pas un coffre aussi rempli. L’argent, quand il y en a, il y en a et quand il y en n’a pas, on s’organise, on fait avec. Je n’ai jamais voyagé, c’est une déception, mais il ne faut pas focuser sur ce qu’on n’a pas. Je ne suis pas riche monétairement, mais j’ai une richesse intellectuelle et une certaine liberté artistique qui me comblent énormément.»
Paméla affirme que les livres de développement personnel l’ont aidée à développer sa confiance en elle et son estime. Créer est également un très bon moyen pour arriver aux mêmes fins.
« Dans mon art, je travaille présentement sur mon orgueil. Je fais des autoportraits de nu. C’est en même temps un beau pied de nez aux messages véhiculés par la société. La beauté, c’est tout ce qu’on est, même pas parfaits. Ce que j’aime avec l’art, c’est que je peux susciter des émotions chez les autres et que j’ai le droit d’avoir l’air weird. Ça me définit comme personne et ça me valorise. »
Le talent remarquable de Paméla en toiles et en sculptures
Le travail de Paméla est plus qu’impressionnant! Impossible de croire qu’elle a appris à peindre de façon réaliste il y a seulement deux ans!
Quand on regarde le sort de la culture dans notre société, les coupures et le manque de financement auxquels elle fait face, c’est plutôt désolant. Pratiquement tous les organismes de réadaptation et de réinsertion sociale le diront : « l’art sauve des vies ».
L’art est la bouée de sauvetage à laquelle Paméla s’est accrochée solidement. Elle a parfois dû nager à contre-courant, mais sa force a fait d’elle une battante. C’est une femme, une mère et une artiste accomplie à qui la vie ouvre toutes grandes ses portes.
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Crédits photos: Annie Murphy et collection personnelle de Paméla.