OLIVIER

Sa devise : « L’éducation est un progrès social : l’éducation est non pas une préparation à la vie, l’éducation est la vie elle-même » – John Dewey

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« L’éducation n’est pas seulement un bagage de connaissances que tu reçois avant de te rendre sur le marché du travail et commencer à vivre. L’éducation ne cesse jamais, ce n’est pas une période définie de la vie. L’instruction en est une et cette dernière et l’éducation sont deux choses distinctes. L’instruction est une façon d’être éduqué. Tu peux toutefois être éduqué sans avoir d’instruction. Il s’agit d’avoir développé une curiosité et de l’avoir entretenue. »

Olivier est un jeune homme d’une maturité impressionnante. Âgé de 20 ans, il s’implique bénévolement depuis huit ans à la Société canadienne du cancer (SCC). Si l’implication sociale de ce futur enseignant a de quoi inspirer, sa vision optimiste de la vie est tout autant admirable.

C’est un kiosque dans son école secondaire qui a interpellé Olivier et l’a invité à participer au Relais pour la vie en tant que bénévole. Le jeune garçon qui avait alors perdu une tante atteinte du cancer cette même année, a décidé de s’impliquer.

« Cette année-là, pour ma première implication, mon rôle était bien banal : diriger les voitures et poser des cônes! J’ai décidé de rester impliqué tout au long de mon secondaire dans ce projet. À partir de ma quatrième année d’implication, je suis devenu responsable des bénévoles. Alors en secondaire 5, j’ai décidé de développer un projet avec les élèves, car je les sentais très peu conscientisés à la cause. J’ai voulu amener les élèves plus loin. J’ai organisé des soirées d’activités afin de favoriser la création de liens entre eux et l’attachement à la cause. À la fin de cette année-là, j’ai su ce que je voulais faire dans la vie : je voulais devenir enseignant. »

L’implication d’Olivier pour la Société canadienne du cancer ne s’arrête pas avec la fin de son secondaire.

« Je suis ensuite entré au cégep en communications et la SCC a voulu que je reste actif dans la cause. On m’a offert le rôle de responsable des communications de l’évènement du Relais pour la vie. J’y ai contribué pendant deux ans, soit le temps de mes études collégiales. J’avais un rôle d’attaché de presse, de gestion des médias, de gestion des entrevues, de rédaction de communiqués, etc. »

Plutôt impressionnant pour un jeune homme à peine instruit dans le domaine des communications.« Parallèlement à ça, je me suis impliqué dans une autre sphère de la SCC : la défense de l’intérêt public. C’est le bras politique de l’organisme et il vise à faire adopter des lois pour modifier la législation en matière de cancer. Le but est de légiférer tout ce qui pourrait causer le cancer. Quand j’ai commencé à m’impliquer dans cette équipe, on militait contre l’utilisation des cabines de bronzage chez les mineurs. J’ai écrit une lettre ouverte dans les médias pour protester contre ça et pour inciter le gouvernement à agir et à adopter une loi. Au fil du militantisme de l’équipe, on est arrivé à la loi qui a interdit l’utilisation des cabines de bronzages chez les moins de 18 ans. C’était un beau projet, très gratifiant. On est arrivé à quelque chose de tangible. »

Actuellement étudiant à l’UQAM en enseignement du français au secondaire, Olivier détient un poste de bénévole à la SCC. Il travaille sur un gros projet, probablement le plus important de son implication selon lui. Le but : amener les jeunes à se conscientiser à la cause, promouvoir la prévention et assurer une importante relève de bénévoles.

«L’avantage à la SCC, c’est que nous avons du bénévolat organisé et nous orientons les gens selon leurs compétences. Une grande proportion des bénévoles est constituée de personnes âgées. On veut créer une relève bénévole forte qui a un sentiment d’appartenance envers la cause, une conscience sociale, un leadership… C’est gratifiant de s’impliquer dans une cause. Pour les jeunes, ça engendre un sentiment très fort et un engagement fidèle. »

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En plus de compléter son baccalauréat à temps plein, Olivier travaille comme assistant de recherche à l’université. On peut se demander qu’est-ce qui fait qu’un jeune homme aussi occupé trouve encore du temps pour s’impliquer bénévolement.

«J’ai traversé plusieurs époques de ma vie avec la SCC. Je me suis découvert comme professionnel et comme personne aussi, j’ai grandi avec ces gens-là. Tous les bénéfices humains que le bénévolat nous apporte, c’est grandiose. Je n’ai jamais mis l’argent au centre de mes priorités. Le bénévolat m’apporte humainement plus qu’un salaire pourrait m’apporter. J’ai tellement appris, c’est enrichissant et valorisant. Mes actions donnent un résultat, c’est gratifiant et je me sens utile. S’il n’y avait jamais eu de kiosque du Relais pour la vie à mon école, rien de tout ça ne se serait peut-être jamais produit. Je ne peux pas imaginer ce qu’aurait été ma vie si je n’avais pas vécu tout ça.»

Le grand public peut parfois avoir l’impression que rien ne s’améliore en matière de cancer, et que même si des recherches sont faites avec les dons collectés, les avancées ne sont pas là. Olivier assure le contraire.

« Le taux de survie est en hausse, c’est le reflet de tous nos efforts en recherche et en prévention. Par exemple, en 1938, le taux de survie après 5 ans était de 25%. Aujourd’hui, il est monté à plus de 63%. Pour certains cancers, ça monte à 90, 95%. On progresse, même si rien n’est gagné. On continue d’épauler les gens atteints et leurs familles, et on continue notre lutte ! On vise des taux de survie encore plus hauts dans 10 ans, 15 ans. Les experts nous disent qu’on y arrivera progressivement. C’est encourageant pour nous, les militants, et aussi pour les patients. »

Il ajoute:

« Dans une école que j’ai visitée récemment, j’ai discuté avec une enseignante atteinte d’un cancer. Elle encourageait ses élèves à s’impliquer, parce que ce sont eux qui font partie de la génération qui vaincra la maladie. Elle a raison! Les chercheurs avancent que le cancer pourrait devenir une maladie chronique, au même titre que la diabète qui se traite et ce, d’ici quelques années. C’est encore une fois vraiment encourageant. »

Quand on écoute Olivier parler de la cause, on sent toute la passion qui l’anime et l’importance qu’il voue à l’engagement social. Le jeune homme prétend avoir acquis ses nobles valeurs par mimétisme.

« J’ai imité les gens autour de moi. Je viens d’une famille où on accorde beaucoup d’importance aux autres, à l’aide qu’on leur apporte. Mes grands-parents, mon père, ma mère m’ont certainement inspiré.»

Et ses belles valeurs, comment le futur enseignant arrivera-t-il à les transmettre à ses élèves dans un système scolaire baigné de morosité?

« J’ai décidé de croire en mes élèves. Quand les jeunes sont impliqués dans des projets qu’ils aiment, c’est incroyable, tout ce qu’ils peuvent accomplir. Il faut davantage croire en leur potentiel. Quand on leur transmet notre confiance, on leur donne, je pense, des conditions très favorables pour qu’ils évoluent eux-mêmes. Il y a un paquet de nuances à apporter, c’est sûr, mais quand on se résigne à croire qu’ils ne sont pas capables de s’impliquer et d’évoluer, on obtient très peu de résultats. Et ce sont eux qui perdent au change ! J’aime m’adresser à l’intelligence des gens que je côtoie, et jusqu’à présent, ça a donné des résultats prometteurs. À la base, un enfant est curieux : il faut faire en sorte qu’il le reste. C’est notre travail. »

Si rien n’est certain dans ce bas monde, il existe toutefois une certitude :

Olivier n’enseignera pas que des participes passés.

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Crédits photos : Annie Murphy

La Société Canadienne du cancer : www.cancer.ca

Le Relais pour la vie : www.cancer.ca/relais

 

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